"La CIRCASSIENNE"

Un peu de lecture...

Dernièrement, j'ai lu "La CIRCASSIENNE" de Guillemette de Sairigné paru en 2011 chez l'éditeur Robert Laffont.

Il s'agit de Leïla du Luart née Gali, Hala Hagondonkoff, princesse,  le 6 février 1898 en Russie.

   Ce fut l'une des femmes les plus décorées de France alors qu'elle a servi civilement.  Elle fut la marraine du Premier Régiment Etranger de Cavalerie. D'après Charles de Gaulle : "Face à l'événement , c'est à soi-même que recourt l'homme de caractère... Lutteur qui trouve au-dedans son ardeur et son point d'appui , joueur qui cherche  moins le gain que la réussite et paie ses dettes de son propre argent , l'homme de caractère confère à l'action  sa noblesse ; sans lui morne tâche d'esclave grâce à lui  jeu divin du héros."

Elle a crée une formation médicale mobile en Espagne, en Italie et en Afrique du Nord. L'apparition de la pénicilline en 1942 a facilité les soins lors du débarquement. Elle a utilisé sa propre fortune et a bénéficié d'une aide massive américaine pour le financement de toutes ses activités pendant de nombreuses années. Après le décès de Leïla du Luart, la succession fut difficile pour la famille compte tenu de ses largesses. Elle est décédée le 21 janvier 1985 d'une leucémie et a eu des obsèques aux Invalides. Elle fut faite commandeur de la légion d'honneur du premier régiment étranger de cavalerie par le Général Juin. Elle a été "l'archange". Le Père Jean Dumont " l'image rayonnante de la providence divine , le visage ... humain de la tendresse de Dieu." " La légion ne pleure pas ses morts. Elle les honore." 

Giscard d'Estaing avait fait Leïla Grand Officier du Mérite "Avec elle s'éteint la dernière femme d'épopée".

Sur sa tombe à Sainte Geneviève des Bois, la croix de Saint-Georges remplace le croissant de l'islam.

La marraine est un élément important pour un régiment. "La marraine, la pierre angulaire du régiment, un élément du patrimoine". Le nouveau colonel se sent orphelin. Suite à l'organisation d'un concours, une colonne brisée est proposée par un brigadier chef, en double référence au chant de marche du REC et à la mutilation que représente pour lui la perte de sa marraine.

"Je veux une femme qui me donne des rêves" disait Nietzsche.

L'histoire de Leïla commence en 1917 après moult aventures à cause de la révolution russe. Elle décide alors de quitter la Russie avec son fils Nicolas pour Shanghaï puis prend un bateau pour la France. Avant son départ, elle avait divorcé de Petrovitch Bejenoff, père de son fils.  Elle est attirée par la couture et la mode, Elle fut mannequin chez Chanel." C'est une femme d'exception, libre, et âme passionnée,  grande séductrice qui fit rêver beaucoup d'hommes." En France, elle se remaria plus tard avec Charles,Stanislas du Luart mais ne put lui donner un enfant. Ce fut un cruel manque. Ce qui explique peut-être son engagement total pendant des années.

J'ai aimé ce livre qui est une biographie remarquable de Guillemette de Sairigné pour cette femme incroyable qui était Leïla du Luart. C'est une héroïne pour la France et nous en avons besoin à l'heure actuelle !