Les Réputations

De la lecture pour vous faire réfléchir lors de vos longues soirées au coin du feu !

     

J'ai lu le livre intitulé "Les Réputations" de Juan Gabriel Vasquez paru en août 2014 chez Seuil et traduit par Isabelle Guignon. Il a reçu le prix Gallois. C'est un roman écrit en espagnol.

L'auteur est né à Bogota et a fait ses études en France.

"Comme quoi mêmes nez ne font pas mêmes hommes" Rodolphe Toffer dans Essais d'autobiographie.

C'est la vie d'un caricaturiste politique colombien Javier Mallarino travaillant pour le Journal El Independante qui nous est contée. Il pouvait faire tomber n'importe quel personnage politique ou autre... Sa vie va basculer le jour où Samantha Leal réapparait adulte. Javier fête ses quarante ans de carrière. Le député Adolfo Cuellar : a-t-il violé une petite fille de sept ans lors d'une fête chez le caricaturiste ? Elle veut savoir. Ira-t-il jusqu'au bout ? La réputation est importante pour un homme. "On peut la perdre, être humilié. Il ne veut pas être humilié, après avoir humilié." Le député s'est suicidé. Javier ne culpabilise pas. Javier est séparé de sa femme Magdalena et de Beatriz, sa fille. Il restera seul sur sa montagne. "Ricardo Randon, mon maître" à propos de la caricature " Un aiguillon enrobé de miel" "L'identité du caricaturiste dépend de ces deux ingrédients, de leur dosage lorsqu'il les mélange. Sans aiguillon, pas de caricature ; sans miel non plus. Il n'y a pas non plus de caricature, sans subversion, car toute image mémorable d'un politicien est par nature subversive: elle retire son équilibre à l'homme solennel et dénonce l'imposteur. Mais il n'y a pas davantage de caricature sans un sourire, même amer, sur le visage du lecteur..."

.."Les caricatures peuvent forcer la réalité, pas l'inventeur. Elles peuvent déformer, jamais mentir." En hommage, le noueau timbre de la poste colombienne a été offert à Javier.  

J'ai apprécié ce livre à propos de la caricature, lu peu de temps avant les attentats qui ont ensanglanté la France, lequel est implacable face à la vérité. Juan Gabriel Vasquez présente le dessinateur comme un être sans foi, ni loi, impertubable avec un certain mépris face aux conséquences. Il fait son métier et rien d'autre. 

A lire d'urgence au nom de la liberté mais également de la tolérance !  Toutefois... jusqu'où peut-on braver le monde ? un sujet de philosophie devenu brûlant.

Dans la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, Article IV, ne dit-on pas "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi."